L’art, un jeu d’enfant ?

Atelier d'argile de Alexia B. pour Maison Gutenberg

© Atelier « Toucher et sculpter l’argile » de Alexia B.

 

Depuis 2023, Maison Gutenberg se met au service des tout-petits en crèche afin d’accompagner l’éveil à l’art, par l’art. À Lyon et Marseille, les artistes Alexia B, Stéphanie Buiguez, Charlotte Develter et Henri Lamy ont imaginé, chacun et chacune à leur manière, un dispositif immersif adapté aux bébés pour nourrir les sens et accompagner cette première plongée dans le monde artistique, favorable à la construction cérébrale et à l’équilibre émotionnel.

N’est-il pas captivant de regarder un bébé regarder ? Ou bien d’observer un bébé en train d’écouter ? C’est le postulat de la psychologue clinicienne spécialisée dans la petite enfance Sophie Marinopoulos — qui s’intéresse à l’art et la culture chez les tout-petits. Les bébés sont des êtres de culture qui doivent être nourris de ce monde du sensible qui les alimente et qui les aide à grandir. Bien avant le langage, c’est par la sensorialité que les petits prennent lien avec l’extérieur. Loin de l’idée d’en faire un bébé compétent — mais bien un enfant curieux et heureux, l’éveil artistique en crèche se place là. C’est au travers de résidences d’artistes dans neuf crèches différentes, réparties entre Lyon et Marseille, que Maison Gutenberg poursuit le projet de décloisonner les frontières entre l’art et les publics, en proposant aux enfants en bas âge une rencontre privilégiée entre artistes, enfants et personnels. Le personnel se voit endosser un nouveau rôle auprès de l’enfant, faisant alors équipe avec lui pour créer un type d’interaction par l’art qui favorise une relation basée sur l’échange, l’écoute, et la co-création. L’accompagnant devient un guide bienveillant qui soutient l’expression individuelle des tout petits.


Admirative de la capacité des bébés à se saisir des expériences qu’on leur présente, à reconnaître la beauté d’un geste, le rythme d’un morceau de musique, la douceur d’un matériau, Maison Gutenberg s’est alliée d’artistes concernés par le domaine de l’enfance et de la médiation culturelle pour développer un programme d’ateliers artistiques protéiformes et inspiré de l’art contemporain. Pas à pas, au travers des thèmes de la lumière (celle qui éclaire, par définition celle qui rend visible le monde) et de la trace (qui s’inscrit dans une sphère plastique en sollicitant la matière à travers plusieurs formes et techniques), les enfants guidés par l’artiste plongent dans une découverte poétique du monde qui les entoure…


Images, son, matières et textures — Alexia B, Stéphanie Buiguez, Charlotte Develter et Henri Lamy usent de tous les médiums comme points de départ à la création, au jeu et à l’expérience des émotions. Convaincus que ces petits humains qui ont besoin de narratif n’en sont pas moins exigeants, un point d’honneur est mis à la qualité du matériel proposé. Alexia explique d’ailleurs : “L’idée est de les encourager à avoir leur propre créativité en leur donnant les moyens d’explorer — avec quelques éléments, souvent issus du recyclage, sans trop en mettre car l’enfant ne saurait pas où donner de la tête. L’enjeu est aussi de le surprendre avec du matériel qu’il n’a pas l’habitude de voir, en détournant l’objet de son utilisation initiale. On ne travaille pas sur tables et chaises, mais au sol, sur de grands formats, pour respecter le développement de l’enfant qui à ce stade se joue dans la motricité. C’est un espace qui leur appartient.”


C’est une pédagogie bien particulière que l’artiste privilégie. Ici, l’adulte n’est là que pour accompagner. Il devient observateur de la scène : “on n’intervient que s’il y a danger, ou pour encourager l’enfant dans son exploration. Il peut d’ailleurs y avoir des moments de flottement au début d’un atelier, c’est normal, le temps que le groupe se saisisse des médiums proposés. L’enfant est un chercheur, et c’est en cela que le fonctionnement de l’artiste est similaire — dans l’utilisation détournée de l’objet, dans le test, dans la recherche… le rendu ne m’intéresse pas.”  Dans cette dynamique inspirée de l’art contemporain : aucun enjeu de résultat. Mais une attention est portée à la mise en scène, à l’esthétique graphique des activités, et aux thématiques proposées — souvent en lien avec un matériau à ausculter. Et comme la création finale importe peu, l’artiste s’attache au travail de documentation et d’archivage photographique comme excellente manière de retranscrire aux familles le contenu des ateliers, et d’en garder une trace poétique : “c’est vraiment beau de voir l’enfant se saisir de l’art, et très émouvant par moment. On observe aussi à quel point, même des publics a priori turbulents, arrivent à se concentrer parfois une heure sur un atelier, alors qu’ils sont tout petits.”


Il est étonnant d’observer ce qu’un objet d’art peut dire aux enfants. Dépourvu de toute raison, affranchi du beau, il exprime autre chose du monde, auquel les tout-petits sont parfaitement sensibles. Et comme le prosifie joliment Sarah Mattera (directrice artistique du centre d’initiation à l’art Mille Formes à Clermont-Ferrand) : « l’éveil artistique nourrit la capacité à échanger les sens : à voir avec la peau, à écouter avec les yeux ».


— Article écrit par Louise Grossen pour Maison Gutenberg

 

 Pour aller plus loin

 

Émission la culture au berceau sur radio france 
– Rapport de Sophie Marinopoulos
– L’éveil culturel, Télérama
– Les livres d’initiation à l’art de Marie Sellier

Jardins du Lac : Un tiers-lieu à ciel ouvert

Jardins du Lac — Maison Gutenberg pour SPL Part-Dieu
Jardins du Lac — Maison Gutenberg et la Formidable Armada, pour SPL Part-Dieu, avec Julie Teulé et Gilbert Petit
Jardins du Lac — Maison Gutenberg pour SPL Part-Dieu © Compagnie Fanfare des Pavés
Jardins du Lac — Maison Gutenberg pour SPL Part-Dieu
Jardins du Lac — Maison Gutenberg pour SPL Part-Dieu © Compagnie Ö les mains
Dans le cadre de sa démarche d’urbanisme transitoire, La SPL Lyon Part Dieu a fait appel à Maison Gutenberg et La Formidable Armada pour activer et animer la Place du Lac et ses abords, dans le 3e arrondissement de Lyon.
 
Au cœur du quartier de la Part Dieu, la Place du Lac se niche entre les logements, les bureaux et les bâtiments de services. Choisie pour préfigurer le projet urbain global, cette place se veut comme un « espace refuge », proposant un aménagement et une programmation singulière aux habitants et salariés du quartier.
 
L’occupation de cette place sera marquée par l’implantation d’un espace de convivialité conçu paLa Formidable Armada et la designer Julie Teulé. Cet aménagement  se composera de plusieurs zones :
 
— La Buvette : le lieu de vie et de rencontres
— La Prairie : un carré de verdure qui accueillera les événements
— Les Petits Salons : composés d’un ensemble de mobilier fixes avec différentes fonctions
 
Cette implantation sera soulignée par une intervention artistique au sol imaginée par l’artiste Gilbert Petit, créant un repère visuel et spatial guidant l’identité du projet.
 
Pour animer cet espace de vie, notre groupement propose une programmation gratuite, culturelle et conviviale avec des rendez-vous hebdomadaires autour des arts, du sport, du jeu et du partage. Un tiers-lieu en plein air pour créer du lien, favorisant une multiplicité d’usages spontanés ou organisés.
 
La programmation, de mai à octobre sur deux années consécutives (2024/2025), offrira ainsi plusieurs temps forts d’ouverture et de clôture de saison qui rythmeront cette occupation. Des animations consacrées en particulier au spectacle vivant, à la musique et au jeu prendront place durant ces temps festifs.
 
Différents partenaires à proximité de la place proposeront également des manifestations et des activités au sein de cette programmation.
 
Retrouvez-nous, lors de ces deux prochaines saisons estivales, à la rue du Lac pour vivre cette expérience urbaine ponctuée de temps festifs, d’ateliers artistiques, et de moment conviviaux.
 
Merci à SPL pour la confiance dans notre travail.
Merci à Formidable Armada et Julie Teulé pour cette collaboration dans la conception et la réalisation de l’aménagement projet.
Merci à tous les artistes et partenaires qui prennent part à l’aventure : Jardins du Lac.
 
 Découvrez la programmation complète ici.
 

Les Murmures du Temps : quand cohabitent l’œuvre, l’artiste et le reste du monde

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© Le grand rocher de Laurent Pernot, photo de Lionel Rault

 

L’art contemporain revendique de nos jours une porosité significative face aux enjeux sociétaux et environnementaux. Il encourage la prolifération de travaux artistiques imprégnés d’une nécessité de compréhension et de réflexion sur la planète que nous habitons, et, à fortiori, que nous malmenons. Naissent alors des formes d’art sensibles aux problématiques environnementales, un art dit « écologique », un art de combat, pour prendre les termes de l’historien de l’art Paul Ardenne. Un art, pour lequel notre équipe s’engage dans les projets qu’elle mène. 

Mais alors que pourrait l’œuvre face aux ravages des dérèglements climatiques actuels ? Gaspillage des ressources, pollution des sols, activité humaine désorganisatrice de la vie de nos environnements…. Inspiré par la nature, habité par la question de la prise de conscience, préoccupé par les enjeux environnementaux, décidé à faire corps avec le dehors — un nouveau courant a éclos, désertant au passage les lieux institutionnels d’exposition pour s’immerger dans l’espace public, du dessous, ou du là-haut, pourvu que l’œuvre appelle à une mise en valeur d’une réalité brute.
 
Cette question est celle à laquelle se frottent des centaines d’artistes plasticiennes et plasticiens, désormais investis d’une mission de sensibilisation dans un monde où l’actualité nous rappelle chaque jour combien l’humain est coupable des grands désordres écologiques qui secouent notre planète.
 
Des interventions in situ
 
Ce mouvement s’inspire du courant appelé « Land Art » né à la fin des années 1960, qui sort alors l’artiste de l’atelier pour le fondre dans le paysage et l’y faire travailler in situ. Mais plutôt qu’utiliser la nature comme simple outil de travail, un glissement progressif s’opère — accéléré par la prise de conscience écologique. L’artiste concentre dès lors son attention vers des travaux visant davantage au soin d’une nature en péril…
 
Naît alors une culture de l’attention au réel. Le spectateur et l’artiste sont placés dans le paysage plutôt que devant — littéralement « entrer dans l’œuvre » comme l’illustre le travail photographique de Giovanni Anselmo. Bienvenue dans un temps où l’homme et le vivant ne sont plus opposés, mais illustrent par l’art une étroite collaboration, et rendent ensemble visibles les manifestations anthropocènes invisibles. 
D’aucuns auront peut-être déjà croisé Bee’s bunker, l’œuvre fonctionnelle et poétique de Nicolas Floc’h — qui installe dans une clairière du massif de Marcaulieu huit blocs de pierre transformés en habitats-forteresse pour des colonies d’abeilles noires. Ou la série de jardins actifs de Patricia Johanson — Leonhardt Lagoon — achevée en 1985, tributaires de la situation écologique, topographique et biologique du milieu. Les installations développées à partir d’un mortier minéral de Jérémy Gobé, l’œuvre complète de l’artiste cueilleur Adrien Mesot, le sanctuaire de la nature installé par Herman de Vries, ou quand le corps nu de l’artiste devient aussi objet d’art avec Alan Sonfist, jusque dans la ferme urbaine de Saint-Denis… en sont des exemples probants de l’histoire de l’art contemporain.

 
Mais plus proche de nous, du côté du Pays de L’Arbresle, se concentre depuis l’année 2021 un vivier riche de quelques-uns de ces artistes plasticiens et plasticiennes, parfois devenus scientifiques, planteurs et planteuses, ou aménageurs d’espace en quête de relations harmonieuses avec l’environnement — qui progressent dans la bataille pour l’écologie et l’écosophie* (concept du philosophe Arne Næss). À travers le projet des Murmures du Temps sous la direction artistique de Maison Gutenberg, il et elles sont onze à créer in situ dans une perspective de réparation et de redéfinition de nos rapports entre humanité et écosystèmes.
 
* Arne Naess est à l’origine du concept d’écosophie ou d’écologie profonde. Selon lui, l’Homme et la Nature sont indissociables. « L’homme ne se situe pas au sommet de la hiérarchie du vivant, mais s’inscrit au contraire dans l’écosphère comme une partie qui s’insère dans le tout ».
 
 
Tout le monde dehors
 
Le parcours pédestre des Murmures du Temps inauguré les 6 et 7 juillet 2024, invite les promeneurs et promeneuses à comprendre comment ces espaces, modifiés, domestiqués, peuvent aussi recevoir soin et attention. On découvrira par exemple l’œuvre tressée d’Amandine Guruceaga — artiste plurielle qui se joue des frontières entre l’art et l’artisanat, l’organique et la technique. Ses œuvres questionnent l’histoire socio-économique des matériaux et révèlent la fascination de l’artiste pour la migration des formes et des motifs et de la frontière entre peinture et sculpture. Son travail sur le parcours questionne alors les premières interventions de l’homme sur la nature, notamment par l’action même de segmenter les espaces naturels…
 
Parfois, le travail artistique est fruit d’un processus dont le spectateur devient partie prenante. C’est le cas de l’œuvre de Caroline le Méhauté, qui s’intéresse à l’extraction minière sur le territoire, développée sur plusieurs siècles, entraînant une pollution des sols par ruissellement des eaux chargées en acide et en métaux lourds. Elle explore le dessous, et part récolter, avec les habitants, cinq roches qui seront analysées, disséquées, agrandies, et exposées sous de grands verres dans une démarche de mémoire de l’invisible.
 
Plus loin, au Val des Chenevières à L’Arbresle, Laurent Pernot met en garde l’humain face au risque accru d’aléas climatiques. Façonnée par des conditions météorologiques depuis plusieurs siècles, la nature a ici éprouvé des événements qui ont marqué la mémoire des habitants ; les rivières de la Brévenne et de la Turdine ont débordé à plusieurs reprises, provoquant de terribles ravages sur les communes. Laurent Pernot propose une sculpture dont la silhouette, suggérant une érosion par les eaux, manifeste cette fragilité indéniable.
 
Sur la place Sapéon, toujours à L’Arbresle, les réflecteurs du designer Nathanaël Abeille installés sur une colline au nord, ont pour mission de renvoyer des rayons du soleil qui colorent et éclairent les façades du quai des Frênes d’ordinaire privées de lumière naturelle à cause de l’urbanisation.
 
Il arrive que le geste artistique se décale en geste scientifique. La sculpture, portée par le Duo Evernia — composé de Julie Escoffier, artiste plasticienne, et d’Héloïse Thouément, ingénieure chercheuse en chimie — articule art et science sur le parcours. Cette dernière, pensée comme une ode au travail de la vigne, propose de porter attention à la préservation des sols. Elle souligne l’acidité des eaux de pluie lyonnaises, questionne les différentes pratiques de traitement de la vigne à travers des transformations d’ordre chimiques, physiques et biologiques dans une sculpture évolutive, qui fait plus largement écho au territoire naturel, culturel et industriel local.
 
L’actuel marasme écologique motive la sphère culturelle à s’engager, à réagir, à se faire l’écho d’un désordre global. Car qui, sinon les artistes, experts en sensibilités, pour développer d’autres rapports au monde ? Ce lien entre esthétisme et fonction — qui forme parfois la base de la création plastique — créé avec ce que la nature offre, tout en engageant avec elle un dialogue. Ces œuvres de l’art contemporain qui pensent les évolutions du monde motivent alors l’usage du terme « anthropocène », et nous motive, nous, public, à nous engager aux côtés de celles et ceux qui les conçoivent.

— Article écrit par Louise Grossen pour Maison Gutenberg

 
 

 Pour aller plus loin

– Le site projetcoal.org (accompagne l’émergence d’une nouvelle culture de l’écologie et du vivant à travers des actions emblématiques tel que le Prix COAL)
– Philippe Descola, « Par-delà nature et culture »
– Podcast Radio France dirigé par Paul Ardenne, « L’Art est l’environnement »
– Timothy Morton « Hyperobjets: philosophie et écologie après la fin du monde »
– Nathalie Blanc, Ecoplasties, Art et Environnement

Cycles : Résidence artistique pour Grand-Bourg-Agglomération

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Le projet Cycles, c’est deux ans de résidence artistique et culturelle sur le territoire de la conférence Bresse. Cette Convention Territoriale d’Éducation aux Arts
et à la Culture a pour objet de faire participer
les habitants du territoire, particulièrement les plus jeunes,  à des ateliers de pratiques artistiques. 

 

À l’invitation de Grand Bourg Agglomération,
les artistes du projet ont imaginé deux années d’aventures autour des technologies respectueuses
de l’environnement (low-tech) et du vivant, tout en questionnant le vivre-ensemble.
Chaque année fut clôturée par une restitution pensée en lien avec
les valeurs et les thèmes de Cycles, réunissant
les élèves lors de rencontres scolaires valorisant
les œuvres créées par tous les participants
et les habitants : un événement festif tout public
dans une ferme patrimoniale, une exposition itinérante tractée par un triporteur surnommé l’arpenteuse,
une déambulation sur une voie verte, des concerts,
des contes, des jeux et des animations. 

 

La deuxième année permit d’approfondir le mode participatif plus en profondeur en co-créant
avec les habitants un spectacle pluridisciplinaire nommé
Lisières. Cette histoire a été explorée à travers
le théâtre, avec la force et la poésie des arts sourds,
la danse et le stop-motion, le tout habillé d’une scénographie interactive autour de la nature
et des oiseaux. 

 


Favorisant la rencontre entre les générations
et l’expression singulière des personnes, l’ensemble
des ateliers et des manifestations artistiques a été imaginé par les artistes
Victor Boucon,
Dounia Jauneaud , Nabil Tazi,
la
Compagnie Ö les Mains ! et la Compagnie Volcà.

 

Victor Boucon

Pour la première année, l’artiste a proposé un atelier participatif aux élèves de Saint-Trivier-de-Courtes dénommé  “Les vélos poétiques”. Par la création
de vélos hybrides, il a su démontrer les différents
usages des matériaux recyclés. Dans la même optique de valoriser l’importance de la low-tech,
il a co-construit  la scénographie du spectacle
Lisières avec les élèves du lycée des Sardières
de Bourg-en-Bresse pour la deuxième année de Cycles. 

 

Dounia Jeaunaud : 

De son côté, Dounia Jauneaud a exploré différentes formes d’art avec les participants au cours de ces deux années puisqu’elle s’est d’abord intéressée à la création de cyanotypes, puis a proposé des ateliers mêlant art de la performance, théâtre et stop motion sur le thème des oiseaux. 

 

Nabil Tazi 

Le travail de Nabil Tazi s’est concentré autour de la construction de cartographies du territoire sur la base de puzzles. Matière première modulaire, ils peuvent être déconstruits et recomposés de manière à créer des nouveaux espaces fictifs, intitulés “Cartographies imaginaires”.

 

Compagnie Ö les mains ! 

Après la création d’un herbier vivant du territoire la première année, Clémence Zakiri et Malvina Migné ont imaginé et écrit le récit Lisières à travers des ateliers de théâtre inspirés des arts sourds. Ce dernier fut le fil directeur pour chaque atelier mené par les différents artistes. 

 

Compagnie Volcà 

Les danseuses et chorégraphes Lydie Boiston et Malou Rédarès ont rejoint l’équipe artistique la deuxième année afin  d’illustrer le récit du spectacle à travers
la danse contemporaine. S’inspirant des ateliers menés tout au long de l’année, la chorégraphie ainsi imaginée  s’est traduite  par des moments de danses envoûtantes et poétiques.

 

En termes de chiffres, le projet Cycles comptabilise sur deux années 326 heures d’ateliers, 1322 participants, des élèves de 37 classes dans 18 établissements scolaires de la maternelle au lycée, des seniors,
des personnes en situation de handicap et éloignées
de la culture (notamment des jeunes sourds
et malentendants). Il s’est étendu sur 15 communes
du territoire et s’est construit en collaboration
avec 33 structures partenaires,
associations, artistes
et compagnies invités.

 

Un grand merci à Grand Bourg Agglomération de nous avoir accueillis pour cette résidence artistique qui
a rassemblé les habitants autour de valeurs fortes,
a encouragé la pratique des arts et a contribué
à développer un sentiment d’appartenance.  

Vers le Delta – commande artistique pour Lyon Confluence

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La ville de Lyon est serpentée par deux cours d’eau :
le fleuve du Rhône et la rivière de la Saône. Le Rhône
est le fleuve le plus puissant de France, une force
de la nature qui a accompagné le développement
de la ville et a fortement contribué à son attractivité.

 

Dans le cadre du réaménagement des quais du quartier de la Confluence côté Rhône, la SPL Lyon Confluence
a fait appel à Maison Gutenberg pour valoriser
cet espace en transition et mettre en lumière le fleuve. L’artiste Matth Velvet a ainsi été sollicité pour réaliser deux peintures murales le long du Quai Perrache. L’œuvre, à la fois abstraite et figurative, représente
le parcours du Rhône et invite à la réflexion quant

aux rapports millénaires entre l’Homme, le fleuve

et la ressource eau.

 

Dans une démarche d’inclusion des habitants
et acteurs du quartier de la Confluence,
Maison Gutenberg a mis en œuvre un programme
de médiation large à destination d’une pluralité
de publics : chantiers et ateliers participatifs
avec la MJC confluence et les étudiants des écoles Bellecour et Strate Design, balades contées tout public autour de la thématique du Rhône animées par Lucas Zambon et les Ateliers La Mouche.  

 

Matthieu Pommier (dit Matth Velvet)

L’Atlantique, la vie maritime et les espaces portuaires qu’il côtoie au quotidien imprègne ses recherches artistiques. Dans ses sujets, Matth Velvet associe ses souvenirs et son histoire personnelle à une observation rigoureuse de ce qui l’entoure, pour créer un monde
à la fois onirique et pragmatique. Il s’attache notamment à décrire dans sa peinture
les comportements humains, et les transformations que nous entreprenons sur nos territoires. Les éléments naturels présents dans ses œuvres semblent quant à eux observer une certaine distance avec le monde des hommes. 

 

Nous tenons à remercier pour ce projet la MJC Confluence, Bellecour École, Strate, école de Design,
les salariés de la SPL Confluence ainsi que tous
les volontaires pour leur précieuse implication dans ce projet.

Après l’école : Ateliers ludiques à Marseille

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Depuis avril 2023, nous travaillons en collaboration avec la Mairie de Marseille afin de proposer des ateliers artistiques ludiques et pédagogiques dans le cadre d’une réappropriation des espaces publics,
à destination des familles. Les ateliers ont également pour mission de sensibiliser les participant·e·s
aux enjeux de développement durable, en employant exclusivement du matériel recyclé ou naturel. 

 

Ainsi, c’est près d’une cinquantaine d’ateliers
qui ont lieu entre avril et octobre 2023
dans plusieurs aires de jeux des 4ème et 5ème arrondissements
de Marseille.

 

Découvrez les artistes et les ateliers
qu’ils et elles proposent et rendez-vous tous les mardis et les jeudis, soit à l’aire de Saint-Pierre,
à la Place Jean Jaurès, aux Jardins Maurel, Cerati,
ou Doria, … juste après la sortie d’école à 16h30
pour une heure et demi d’atelier !

 

Charlotte Develter – Empreintes, peinture naturelle et couleurs, land-art et dessin au sol

L’artiste plasticienne Charlotte Develter propose trois ateliers complémentaires. De la création d’empreintes, à la peinture naturelle à base de farine en passant
par le land art et le dessin au sol, Charlotte Develter
a pour enjeux pédagogiques la stimulation des sens
et de la créativité. 

 

Ludovic Bouillot – Création de masques 

L’artiste propose la création de masques découpés
dans du carton aux inspirations culturelles variées. Outre la sensibilisation au recyclage, cet atelier
a pour but de permettre aux participant·e·s de créer
un masque unique et personnel afin de se mettre
en scène d’une manière différente et originale.

 

Élise Courcol-Rozès – La ville utopie

L’atelier proposé porte sur la création collective
d’une ville utopique à échelle réduite. L’artiste plasticienne axe ses interventions sur la réflexion d’éléments architecturaux qui composent une ville.

 

Henri Lamy – Cadavres exquis en volume

L’artiste-peintre Henri Lamy propose le projet «Totem-exquis » comme un éveil des plus jeunes aux enjeux sociétaux et écologiques actuels. En effet, notre monde jette énormément, parfois des objets qui en vérité,
ont une charge émotionnelle importante, et surtout dont l’imaginaire associé nous permet de réinventer une nouvelle réalité.

 

Benjamin Mouly – création de chaussures en carton 

L’artiste photographe propose un atelier

de création de chaussures en carton. Par ce biais,

il puise dans la créativité des tout-petits pour en sortir une fabrication artisanale d’un accessoire indispensable au quotidien. 

 

 

Pierre-Yves Guézou – Peinture d’argile sur drap, collage-recyclage  

Artiste peintre muraliste, Pierre-Yves Guézou intervient dans ce projet sous forme de deux ateliers. Le premier se concentre sur la peinture d’argile sur drap biodégradable et réutilisable après lavage.
Quant au second, il consiste au recyclage et collage
à l’aide de colle naturelle. À travers ces ateliers, l’artiste démontre la facilité et la durabilité de recycler des matériaux qui peuvent être utilisés dans l’art et la vie
de manière générale. 

 

Anaïs Heureaux –Totems naturels

Anaïs Heureaux propose aux participant·e·s de créer une sculpture collective grand format en matériaux naturels qui reprend l’esthétique du totem pour rendre hommage à la nature. Le but de son travail consiste
à expérimenter l’apprentissage à travers le travail collectif, la stimulation créative, et la sensibilisation
à la nature et à notre environnement.  

 

De nouveaux projets marseillais à découvrir prochainement !

Une seconde vie pour le Chalet du parc de la Tête d’Or à Lyon

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L’équipe de Maison Gutenberg est fière de vous annoncer sa participation au projet de restauration du Chalet du Parc de la Tête d’Or.

Afin de faire de ce lieu un point de rendez-vous entre culture et écologie, notre équipe constituée entre autres de la Fondation GoodPlanet, La Fabuleuse Cantine, et Youse a remporté en novembre dernier l’appel d’offre de la Ville de Lyon pour la rénovation de ce bâtiment laissé à l’abandon depuis 2013.

 

Notre projet :  faire du Chalet du Parc un lieu totem de la transition écologique et sociale en lien avec une programmation d’expositions annuelles de grande envergure. Ce tiers-lieu-éco-culturel offrira 3 espaces : le premier, dédié au Parc de la Tête d’Or et à un restaurant anti-gaspi. Un second espace accueillera des expositions pour sensibiliser sur les enjeux écologiques actuels et imaginer collectivement le monde de demain, tandis que le troisième sera réservé aux conférences et aux espaces de travail.

 

 

Ce projet collectif n’aurait pas été possible sans nos partenaires : Kaléido’Scop, La Formidable Armada , Gilles Facilitateur Public, Inclusif (Isabelle Chenevez), Jardin-Patrimoine, LFA Looking For Architecture, Atelier CH.V, eEgénie, OTEIS Conseil & Ingénierie, Denizou, DPI STRUCTURE & GÉNIE CIVIL , Minéka, Alpes Contrôles, InovaYa.

Nous remercions également  nos partenaires Evolem et la Banque des Territoires de nous accompagner en tant que co-investisseurs dans ce projet d’intérêt collectif.

 On vous donne rendez-vous à partir de 2025 !

 

Visuel: Youse, LFA et Charlotte Vergély, Filippo Bolognese

Cycles 2022-2023 : Restitution d’un projet haut en couleurs

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Le 8 avril marque la fin de Cycles, projet tenu sur le territoire bressan pour la deuxième année consécutive.  

Tout au long de l’année, cette résidence artistique menée main dans la main avec Grand Bourg Agglomération a donné lieu à des ateliers de pratiques artistiques dans diverses structures (Institut médico-éducatif, EHPAD, collèges…)  avec les artistes Victor Boucon, Dounia Jauneaud, La compagnie Ö les Mains ! et la compagnie Volcà. 

En s’appuyant sur les trois piliers de l’Éducation Artistique et Culturelle (la rencontre avec les œuvres et les artistes, la découverte de nouvelles pratiques artistiques et l’acquisition de connaissance) chaque artiste a proposé des ateliers mêlant différentes formes d’art. Du théâtre en Langue des Signes Française, de la danse contemporaine, du détournement d’objets en passant par de la création vidéo,  les productions de ces ateliers furent valorisées  durant  quatre jours de restitution. Suivant le fil rouge écrit par Malvina Migné, artistes et participants ont imaginé ensemble le spectacle Lisières, dont les représentations furent un succès !

Compagnie Ö les Mains !  

Histoire contée par Malvina Migné, signée et interprétée par Clémence Zakiri, ce fil rouge retrace l’histoire de la Passagère et d’un oiseau voulant trouver son nid. Une invitation au voyage pour les petits comme pour les grands.

Compagnie Volcà

Les danseuses et chorégraphes Lydie Boiston et Malou Rédarès ont donné des ateliers de danse contemporaine aux élèves pour leur permettre de se connecter à leur corps et aux autres. Elles ont illustré le récit du spectacle par des moments de danses envoûtantes et poétiques.

Dounia Jeaunaud 

Ces ateliers mêlant art de la performance, théâtre et stop motion sur le thème des oiseaux ont fait l’objet de plusieurs créations vidéo afin d’habiller la scénographie du spectacle.   

Victor Boucon

Scénographe du spectacle, Victor a mis à contribution toutes les constructions faites en ateliers avec les participants en respectant la technique du low-tech et du détournement d’objets, en recyclant toutes sortes de matériaux afin de leur donner une seconde vie.

C’est avec des souvenirs plein la tête que nous clôturons nos interventions sur le territoire bressan. 

De nouveaux et beaux projets nous attendent prochainement…

Cycles : Atelier de danse à l’Ehpad de Saint-Trivier-de-Courtes avec Dounia Jauneaud et la Cie Volcà 

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C’est sur une note nostalgique que l’artiste Dounia Jauneaud et les danseuses de la compagnie Volcà,  Lydie Boiston et Malou Redares, ont dit au revoir aux résident.e.s. 

Pendant leurs interventions, elles ont proposé aux participant.e.s d’explorer la thématique des mains, leurs utilités et les relations que nous entretenons avec ces dernières tout au long d’une vie. Introduite par un temps de parole pour faire connaissance et comprendre leur approche sur le sujet, une chorégraphie manuelle participative leur fut proposée afin de travailler la mémoire corporelle, de prendre conscience de l’importance et de la délicatesse de cette partie du corps.

Ces moments forts en émotion ont été capturés par l’artiste Dounia Jauneaud qui intégrera ces images dans la vidéo du spectacle “Lisières”, lors de la restitution du projet qui se déroulera du jeudi 6 au 8 avril 2023 à la salle multimédia de Foissiat. 

Crédit photos : Ema Gauthier

Cycles : Atelier de danse avec la Cie Volcà à Saint-Trivier-de-Courtes

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Ce vendredi 27 janvier, la Bresse a accueilli les artistes Malou Rédarès et Lydie Boiston dans le cadre du projet de résidence artistique CYCLES que nous menons actuellement sur le territoire depuis plus d’un an.

C’est dans la classe de CM2 de l’école primaire
de Saint-Trivier-de-Courtes que les deux chorégraphes ont donné l’opportunité aux enfants de s’exprimer
à travers des ateliers de danse. Inspiré de la création d’un spectacle qui sera présenté en avril 2023 sur le territoire,
l’atelier s’est ouvert avec des échauffements articulaires. Découpés en plusieurs exercices sur la prise de conscience du corps et de l’esprit dans l’espace, les élèves ont pu s’initier aux pratiques de la danse contemporaine. Être capable de transcrire dans son corps une émotion, une sensation, savoir observer et lire les corps dansants. Comme à la fin de chaque séance, un tour de parole est proposé afin de verbaliser leurs sensations, positives comme négatives, et leurs causes. 

En se connectant à leurs émotions corporelles ainsi qu’aux autres, les élèves ont expérimenté le lâcher prise dans une ambiance bienveillante et d’apprentissage de soi. 

Crédit photos : Ema Gauthier