AMO Direction artistique – SYTRAL Mobilités

 Depuis mai 2024, Maison Gutenberg accompagne SYTRAL Mobilités en tant qu’AMO Direction artistique pour la valorisation culturelle de ses réseaux de transports en commun et de son patrimoine. 


SYTRAL Mobilités engage une stratégie culturelle ambitieuse à l’échelle de son territoire d’action. Dans ce cadre, Maison Gutenberg est en charge de la direction artistique et de la coordination d’actions culturelles variées : commandes d’œuvres d’art pérennes, expositions sur les réseaux, événementiel, actions de médiation culturelle etc. 


Nous sommes accompagnés d’une équipe alliant différents champs d’expertise composée de : 

-Fanny Bannet, consultante indépendante en stratégie, programmation et développement de projets culturels 

-Paul Ardenne, agrégé d’Histoire, docteur en Histoire et Sciences de l’art, Membre de l’AICA

-France (Association Internationale de la Critique d’Art), commissaire d’exposition et auteur. 

-R-CuBE, société d’ingénierie événementielle spécialisée dans la direction technique. 


Parmi les actions menées en 2024, nous avons notamment collaboré avec la Biennale d’Art Contemporain sur la mise en place d’une exposition de l’artiste Edi Dubien à la station de métro Part-Dieu. Nous avons également mis en œuvre plusieurs propositions culturelles pour célébrer les 50 ans de la ligne C : œuvre murale et covering d’une rame de métro par les artistes Kenia Almaraz Murillo et Elliott Causse et mise en place d’une exposition sur l’histoire de la ligne C. 


Notre collaboration avec SYTRAL Mobilités sur l’ensemble de son réseau de transports en commun se poursuit en 2025 et 2026, avec notamment la mise en place d’un programme de neuf œuvres d’art pérennes dans le cadre de la création des lignes T9, T10, BHNS et l’extension de la ligne T6.

 

Crédit photos: Nanoville, Blandine Soulage

Stefan Shankland : { Accolade Lapidaire }

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Stefan Shankland
{ Accolade Lapidaire }


Béton recyclé (Marbre d’ici) teinté dans la masse, réalisé avec des matériaux inertes naturels et anthropiques provenant des carrières, gisements, industries, ateliers et chantiers du territoire de l’Arbresle, 2024


Cette œuvre s’inscrit dans le cadre du parcours artistique Les Murmures du Temps, initié par la Communauté de Communes du Pays de L’Arbresle en partenariat avec Maison Gutenberg.

 

{ Accolade Lapidaire } est une sculpture horizontale intégrée à la place de la République de l’Arbresle. Elle est composée de sept signes graphiques inspirés par sept motifs architecturaux présents dans le vieil Arbresle. Un patrimoine ordinaire et extraordinaire qui s’étend du Moyen Âge jusqu’au XXème siècle. Chacune des sept formes incrustées dans le sol de la place de la République est réalisée avec un béton recyclé teinté dans la masse. Les matériaux utilisés pour la production de ces différents éléments nous renvoient à l’histoire des interac- tions constantes qui existent depuis des millénaires entre l’activité humaine et les ressources géologiques présentes sur le territoire de l’Arbresle.L’œuvre proposée est un sol minéral ordinaire sur lequel nous marchons aujourd’hui. Si par ses formes elle renvoie à plus de mille ans d’histoire architecturale, par sa matérialité elle nous relie au temps profond, aux ères géologiques, à la diversi- té des roches et des pierres présentes dans ce territoire et dont certaines ont été façonnées il y a près de 450 millions d’années. Stefan Shankland propose ainsi de faire cohabiter l’histoire naturelle et l’histoire anthropique du territoire, de les réunir et de leur donner une place dans l’espace public.

 

L’artiste — Né en 1967 à Paris, Stefan Shankland vit et travaille à Ivry-sur-Seine et à Nantes. Il est artiste plasticien, chercheur et enseignant à L’école nationale supérieure d’architecture de Nantes (ensa Nantes). Il mène depuis près de vingt ans des projets de recherche et de création en lien avec les transformations urbaines. Il est principalement connu pour ses interventions artistiques dans l’espace public, son implication dans des projets d’économie circulaire et la conduite de recherches explorant nos représentations des mutations. Il est notamment l’auteur du “Marbre d’ici” un protocole de transformation des gravats issus des démolitions d’immeubles en un béton recyclé à haute valeur ajoutée écologique, esthétique, patrimoniale et sociale.

 

Le contexte patrimonial — La ville de L’Arbresle juxtapose plusieurs époques historiques : gallo-romaine, médiévale, Renaissance, industrielle, moderne, contemporaine. Cela se manifeste particulièrement sur le secteur de la place de la République par la présence de l’hôtel des Valous d’époque Renaissance, d’une ancienne usine de tissage ou encore du bâtiment de la médiathèque actuelle datant de la fin du XIXe siècle. Nous retrouvons parfois cette juxtapo- sition sur un même édifice, à l’image de l’ancienne mairie (au n°1 de la place) où se retrouvent plusieurs pierres utilisées à des époques différentes : calcaire à gryphées d’Apinost (Bully) et des Mollières (L’Arbresle) et calcaire jaune des Carrières de Glay (St Germain sur L’Arbresle). 

 
Crédit photos: Lionel Rault

Vahan Soghomonian : ORG MITRA

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Vahan Soghomonian
ORG MITRA


Installation sonore interactive, techniques mixtes 2024


Cette œuvre s’inscrit dans le cadre du parcours artistique Les Murmures du Temps, initié par la Communauté de Communes du Pays de L’Arbresle en partenariat avec Maison Gutenberg.

 

ORG MITRA est un instrument topographique créé pour faire chanter une autoroute et murmurer un tunnel. Considérant ce dernier comme une cavité arti- ficielle, comme des stalactites descendant du plafond, ses couleurs renvoient aux pierres dorées comme au soleil. La composition sonore est constituée d’unités musicales provenant d’une maquette sonore dont les séquences répondent à la fréquentation de l’autoroute. La composition propose également des unités de langage via des poèmes génératifs issus d’une enquête réalisée auprès des habitants du Pays de L’Arbresle. L’artiste a notamment questionné ceux qui habitent ce territoire sur le futur de l’humanité : À destination des êtres de l’an 3 356, qu’est-ce que le temps aujourd’hui, à quoi il ressemble ? L’œuvre d’art s’active par la rencontre, l’instrument est alors déclenché par les passages des marcheurs dans le tunnel. L’artiste propose ainsi une composition oraculaire, singulière à chacun.

 

L’artiste — Né à Lyon en 1982, Vahan Soghomonian vit et travaille à Lyon. Di- plômé de l’École supérieure d’art d’Aix-en-Provence en 2008, il est membre du Laboratoire Espace Cerveau de l’Institut d’Art Contemporain de Villeurbanne depuis 2016. Vahan construit des écosystèmes qui invitent à explorer notre imaginaire. Ses recherches procèdent par analogie, explorant la plasticité » de l’Art en son sens des mécanismes cérébraux. Ils questionnent la potentialité d’adaptabilité et d’évolution, en fonction des lieux d’où le travail se déploie, ainsi que des êtres avec qui collaborer. Il utilise pour cela la faculté de fonctionner par associations, pour mettre à l’œuvre des mécaniques inconscientes,opérant cachées, pour résister.

 

Le contexte patrimonial — Aussi appelée La Transeuropéenne, cette auto- route relie Bordeaux à Lyon, en passant par Clermont-Ferrand. Le chantier global fut titanesque, comparable à celui d’une autoroute de montagne : trois tunnels, huit viaducs et cinq échangeurs. Le projet a été lancé en 1991 dans le but de désenclaver le centre de la France. Le dernier tronçon de l’A89 qui dessert le Pays de L’Arbresle est long de cinquante kilomètres et a été mis en service en 2013. Localement, l’autoroute répond à un besoin de rapprochement avec les grandes villes voisines. C’est un lien direct vers l’extérieur du territoire, favorisant son attractivité et son développement économique. Cependant l’autoroute amène aussi son lot de conséquences écologiques : altération des habitats naturels, fragmentation spatiale des écosystèmes, rejet de CO2.

 
 
Crédit photos: Lionel Rault

Didier Marcel : La Colonne Dorée

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Didier Marcel
La colonne dorée


Résine polyester, fibres naturelles, structure métallique 2024 


Cette œuvre s’inscrit dans le cadre du parcours artistique Les Murmures du Temps, initié par la Communauté de Communes du Pays de L’Arbresle en partenariat avec Maison Gutenberg.

 

La colonne dorée est à la fois une borne marquant l’orée de la forêt et un monument agricole. La sculpture est composée de moulages de bottes de paille empilés qui font écho par leur éclat à la pierre dorée locale. La culture de la parcelle et le rythme des saisons contribuent pleinement aux variations de cette œuvre. La colonne dorée se réfère par son architectonique à l’ordre industriel inventé par Claude-Nicolas Ledoux, architecte visionnaire du siècle des Lumières. Un travail marqué par l’articulation entre les forces de la nature et le génie organisateur de l’Homme. L’œuvre se situe également à quelques lieues du couvent Sainte-Marie de La Tourette édifié par Le Corbusier, autre architecte novateur, fondateur du mouvement moderne. Le XVIIIème siècle de Ledoux inaugure l’évolution progressiste des sociétés occidentales qui se propage notamment à travers le modernisme. Le siècle actuel constitue quant à lui un point d’acmé technologique, empreint de désillusions et de doutes quant au monde d’après.

 

L’artiste — Né en 1961, Didier Marcel vit et travaille à Dijon. Son œuvre est présente dans les collections publiques du Centre Georges Pompidou (Paris), du Musée d’Israël (Jérusalem), du Nouveau Musée National de Monaco, du Musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg, ou encore du MAMCO Genève. Il travaille la sculpture à grande échelle dans l’espace public qui aborde des méthodes de travail collectives liées à l’utilisation de technologies industrielles, où la question du local s’impose comme une réponse au global. Les formes qui composent ses sculptures sont obtenues par des moulages d’éléments naturels qui sont comme «déréalisées» par une somme d’opérations telles que cadrage, flocage des surfaces, redressement au mur ou mise en hauteur.

 

Le contexte patrimonial — Ce secteur est un exemple de la cohabitation complexe entre les activités humaines et la préservation des écosystèmes. Sur 95 ha, le site est classé Espace Naturel Sensible en raison de la variété de sa faune et de sa flore. Les anciennes carrières de Glay abritent de nombreuses espèces de chauves-souris ainsi que des plantes caractéristiques des pelouses sèches ou des éboulis. Le bois des Oncins présente divers milieux forestiers, du fourré arbustif calcicole à la chênaie-charmaie. La zone est par ailleurs traversée par différents flux d’énergie et de transport : une ligne électrique aérienne très haute tension, une canalisation de transport de gaz haute pression, l’autoroute A89, sans oublier la fréquentation croissante des promeneurs et des visiteurs sur le Géosite des Carrières de Glay

 
 
Crédit photos: Lionel Rault

Julie Escoffier (Duo Evernia) : Géo-Empathie

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Julie Escoffier (Duo Evernia)
Géo-Empathie


Mortier sculpté, acier, métal martelé et patine aux sels de cuivre, stèle en pierre dorée 2024

 

Géo-Empathie met en scène les interactions du vivant au cœur de l’activité viticole et propose de porter attention à la préservation des sols. Pensée comme une ode au travail de la vigne, la sculpture se construit dans le temps, avec les éléments et en collaboration avec le vivant. La partie supérieure sert de réceptacle pour les eaux de pluie mais aussi pour réaliser des offrandes de vin, dites “libations”. Ces liquides orientés vers la stèle se chargent en sels de cuivre, sculptent et colorent progressivement la pierre calcaire. En articulant l’art et la science, cette œuvre s’intéresse à l’impact de l’activité humaine sur l’environnement. Elle souligne l’acidité des eaux de pluie lyonnaises, questionne les différentes pratiques de traitement de la vigne et cherche à provoquer par la réactualisation d’un rituel ancestral : empathie, par- tage et harmonie. Des transformations d’ordre chimiques, physiques et biologiques sont ainsi à l’œuvre dans cette sculpture évolutive, faisant plus largement écho au territoire naturel, culturel et industriel du Pays de L’Arbresle.

 

L’artiste — Née en 1989, l’artiste Julie Escoffier vit et travaille dans la région lyon- naise. Diplômée de l’ENSBA-Lyon en 2013, elle a suivi un post-diplôme à l’ENPEG à Mexico en 2014. Pour la conception de cette sculpture, la plasticienne a collaboré avec Héloïse Thouément (1989, Rennes), ingénieure en chimie et en environnement (PhD, TU Delft), spécialisée dans l’étude des pollutions environnementales. Ce duo nommé Evernia s’intéresse à divers mécanismes de dégradation ou d’évolution, tout en enquêtant sur leurs causes et en proposant, sur la base d’un dialogue entre l’art et la science, une interprétation. Leur collaboration prend la forme de conférences, expositions, médiations, performances ou publications, tout en s’appuyant sur des recherches et des expérimentations variées.

Remerciements : Le domaine de Rotisson pour l’accueil de la sculpture sur leur parcelle. La société Biomède pour les sels de cuivre (obtenus via la technique de phy- toremédiation).

 

Le contexte patrimonial — La vigne est partout, petites ou grandes parcelles habillent le pied des villages et les flancs des coteaux. Le territoire est au confluent de deux appellations : Beaujolais et Coteaux du Lyonnais. La réputation de la première n’est plus à prouver, quant à la seconde, elle connaît une renommée croissante au niveau national. Ce succès grandissant tient notamment à l’émergence d’une nouvelle génération de vignerons. Depuis 1938, cinq communes du Pays de L’Arbresle dont Saint-Germain-Nuelles, sont rattachées à la zone d’appellation contrôlée Beaujolais. Elles forment en quelque sorte l’entrée sud du vignoble beaujolais, et produisent sur des sols essentiellement argilo-calcaires. Les cépages utilisés sont le Gamay noir pour le rouge et le Chardonnay pour le blanc.

 
Crédit photos: Lionel Rault

Laurent Pernot : Le Grand Rocher

Laurent Pernot,
Le grand rocher
Laurent Pernot

Le grand rocher

Mortier sculpté, béton, acier, bronze, terre, plantes 2024

 


Cette œuvre s’inscrit dans le cadre du parcours artistique Les Murmures du Temps, initié par la Communauté de Communes du Pays de L’Arbresle en partenariat avec Maison Gutenberg.

 

Le grand rocher est une œuvre imaginée spécifiquement pour le site du Val des Chenevières. Façonnée par des conditions météorologiques parfois ex- trêmes depuis plusieurs siècles, la nature a ici éprouvé des événements qui ont marqué la mémoire des habitants ; les rivières de la Brévenne et de la Turdine ont débordé à plusieurs reprises, provoquant de terribles ravages sur les communes du Pays de L’Arbresle. Au cœur de cet environnement, Laurent Pernot propose une sculpture qui s’apparente à un grand monument rocheux dont l’aspect reflète la richesse géologique de la région, et dont la silhouette, suggérant une érosion par les eaux, manifeste une fragilité indéniable. Autour de la rivière, l’artiste s’est ainsi attaché à retranscrire les crues qui ont marqué le territoire tout en abordant plus largement la notion de métamorphose dans la nature. Au sommet de la pièce centrale, la présence d’un enfant et d’une végétation naturelle évoque la vulnérabilité de l’humain face à un monde en pleine mutation ; la figure juvénile symbolise l’espoir d’un renouveau porté par les nouvelles générations.

 

L’artiste — Né en 1980, diplômé de l’Université Paris VIII puis du Fresnoy – Stu- dio national des arts contemporains, Laurent Pernot développe « une pratique polymorphe qui explore la condition humaine à travers le temps, le langage et la nature. » Contemplatives ou méditatives, discrètes ou monumentales, ses œuvres manifestent souvent une atemporalité, interrogent les paradoxes inhérents à la mémoire et au vivant, et s’intéressent à des sujets qui transcendent les âges et les civilisations. Ses recherches empruntent à l’histoire, à la philosophie et à la poésie.

 

Le contexte patrimonial — Le bassin versant Brévenne-Turdine s’étend sur une superficie de 440 km2. C’est un secteur historiquement très touché par les inondations, des textes d’archives témoignent de crues datant de l’an 1196. Au cours des dernières décennies, le territoire a connu plusieurs inondations, la dernière datant du 22 novembre 2016. Au Val des Chènevières, un poteau indique les hauteurs des dernières crues avant l’aménagement, soit plus de 2 m au-dessus de l’actuel niveau d’eau. Pour affronter ces problématiques, le Syndicat de Rivières Brévenne et Turdine (SYRIBT) a été créé en 2006. En 2012, un Plan de Prévention des Risques d’Inondation (PPRI) a été approuvé sur le territoire Brévenne-Turdine et permet de réglementer la gestion de l’urbanisme en fonction du risque d’inondation.

 
Crédit photos: Lionel Rault

Caroline Le Méhauté : Négociation 147 – Intimité du visible

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Caroline Le Méhauté
Négociation 147 – Intimité du visible 

 

Verre feuilleté, poudre de roche, liant acrylique et béton. 2024 

 

Cette œuvre s’inscrit dans le cadre du parcours artistique Les Murmures du Temps, initié par la Communauté de Communes du Pays de L’Arbresle en partenariat avec Maison Gutenberg.

 

L’œuvre met en avant les relations étroites qu’entretiennent le minéral et le vivant. La roche, support matriciel du vivant, contient les minéraux indispensables à son évolution. Le Pays de L’Arbresle témoigne de cette relation et constitue une véritable mosaïque géologique. L’œuvre se déploie en cinq grands verres dans lesquels sont intégrées des images de roches et de minéraux caractéristiques du gisement des mines de Sain-Bel. La pyrite de fer et de cuivre qui a fait l’objet d’une extraction durant plusieurs siècles, est ici accompagnée des quatre autres roches présentent dans ce gisement : le basalte, le granite, le gneiss et la rhyolite. Comme extraite du sol, l’œuvre déploie la cartographie intérieure de ces roches. Les images ont été réalisées à partir des roches échantillonnées sur le territoire, puis analysées au microscope polarisant. L’extraction minière a entraîné une pollution des sols en acide et métaux lourds. En parallèle de cette œuvre, Caroline Le Méhauté a mis en œuvre un acte performatif visant à restaurer les sols par des plantes via la technique de la phytoremédiation. À proximité immédiate des anciennes mines de Sain-Bel, Caroline a ainsi mené un chantier participatif de plantation. Cette technique d’extraction des polluants par les plantes améliore la qualité des sols, attire les pollinisateurs et favorise la biodiversité. Cinquante ans après leur fermeture, l’histoire des mines de Sain-Bel évolue. 

 

L’artiste — Née en 1982, Caroline Le Méhauté vit à Toulouse et Bruxelles. Elle est diplômée de l’Ecole supérieure des Beaux-Arts de Marseille ainsi que d’une Maîtrise en Arts-Plastiques de l’université Toulouse Jean-Jaurès. Empreintes des lois de la nature, les formes poétiques de Caroline Le Méhauté interrogent notre rapport au monde. Ses œuvres mettent en perspective l’impact que nos interrogations intimes et universelles peuvent avoir sur nous et notre rapport à l’autre.

 

Le contexte patrimonial — Sain-Bel conserve des témoignages de deux périodes fastes de son histoire. Sur leurs promontoires, le château de Montbloy, construit vers 1190, et l’ancienne église romane évoquent la cité médiévale et la place forte de l’abbaye bénédictine située tout proche à Savigny. Dans le vieux bourg subsistent les souvenirs de la cité industrielle et commerciale des XVIIIème et XIXème siècles : hôtels, moulin, usine de tissage et tannerie disparues… Les vestiges des anciennes fonderies rappellent l’exploitation des gisements de pyrite dans les communes voisines de St Pierre la Palud, Sourcieux et Chevinay, connus sous le nom de « Mines de Sain-Bel », du XVe au XIXe siècles.

 
Crédit photos: Lionel Rault

Cycles : Résidence artistique pour Grand-Bourg-Agglomération

1_Projet_Maison-Gutenberg_Cycles_crédit-Adrien- Pinon
2_projet_cycles_nabil-tazi_credit-adrien-pinon
1_Projet_Maison-Gutenberg_Cycles_crédit-Adrien- Patacq
3_Projet_Maison-Gutenberg_Cycles_crédit-Ema-Gauthier
4_Projet_Maison-Gutenberg_Cycles_crédit-Lisa-Maitrejean
4_projet_cycles_victor-boucon_credit_adrien_pinon

Le projet Cycles, c’est deux ans de résidence artistique et culturelle sur le territoire de la conférence Bresse. Cette Convention Territoriale d’Éducation aux Arts
et à la Culture a pour objet de faire participer
les habitants du territoire, particulièrement les plus jeunes,  à des ateliers de pratiques artistiques. 

 

À l’invitation de Grand Bourg Agglomération,
les artistes du projet ont imaginé deux années d’aventures autour des technologies respectueuses
de l’environnement (low-tech) et du vivant, tout en questionnant le vivre-ensemble.
Chaque année fut clôturée par une restitution pensée en lien avec
les valeurs et les thèmes de Cycles, réunissant
les élèves lors de rencontres scolaires valorisant
les œuvres créées par tous les participants
et les habitants : un événement festif tout public
dans une ferme patrimoniale, une exposition itinérante tractée par un triporteur surnommé l’arpenteuse,
une déambulation sur une voie verte, des concerts,
des contes, des jeux et des animations. 

 

La deuxième année permit d’approfondir le mode participatif plus en profondeur en co-créant
avec les habitants un spectacle pluridisciplinaire nommé
Lisières. Cette histoire a été explorée à travers
le théâtre, avec la force et la poésie des arts sourds,
la danse et le stop-motion, le tout habillé d’une scénographie interactive autour de la nature
et des oiseaux. 

 


Favorisant la rencontre entre les générations
et l’expression singulière des personnes, l’ensemble
des ateliers et des manifestations artistiques a été imaginé par les artistes
Victor Boucon,
Dounia Jauneaud , Nabil Tazi,
la
Compagnie Ö les Mains ! et la Compagnie Volcà.

 

Victor Boucon

Pour la première année, l’artiste a proposé un atelier participatif aux élèves de Saint-Trivier-de-Courtes dénommé  “Les vélos poétiques”. Par la création
de vélos hybrides, il a su démontrer les différents
usages des matériaux recyclés. Dans la même optique de valoriser l’importance de la low-tech,
il a co-construit  la scénographie du spectacle
Lisières avec les élèves du lycée des Sardières
de Bourg-en-Bresse pour la deuxième année de Cycles. 

 

Dounia Jeaunaud : 

De son côté, Dounia Jauneaud a exploré différentes formes d’art avec les participants au cours de ces deux années puisqu’elle s’est d’abord intéressée à la création de cyanotypes, puis a proposé des ateliers mêlant art de la performance, théâtre et stop motion sur le thème des oiseaux. 

 

Nabil Tazi 

Le travail de Nabil Tazi s’est concentré autour de la construction de cartographies du territoire sur la base de puzzles. Matière première modulaire, ils peuvent être déconstruits et recomposés de manière à créer des nouveaux espaces fictifs, intitulés “Cartographies imaginaires”.

 

Compagnie Ö les mains ! 

Après la création d’un herbier vivant du territoire la première année, Clémence Zakiri et Malvina Migné ont imaginé et écrit le récit Lisières à travers des ateliers de théâtre inspirés des arts sourds. Ce dernier fut le fil directeur pour chaque atelier mené par les différents artistes. 

 

Compagnie Volcà 

Les danseuses et chorégraphes Lydie Boiston et Malou Rédarès ont rejoint l’équipe artistique la deuxième année afin  d’illustrer le récit du spectacle à travers
la danse contemporaine. S’inspirant des ateliers menés tout au long de l’année, la chorégraphie ainsi imaginée  s’est traduite  par des moments de danses envoûtantes et poétiques.

 

En termes de chiffres, le projet Cycles comptabilise sur deux années 326 heures d’ateliers, 1322 participants, des élèves de 37 classes dans 18 établissements scolaires de la maternelle au lycée, des seniors,
des personnes en situation de handicap et éloignées
de la culture (notamment des jeunes sourds
et malentendants). Il s’est étendu sur 15 communes
du territoire et s’est construit en collaboration
avec 33 structures partenaires,
associations, artistes
et compagnies invités.

 

Un grand merci à Grand Bourg Agglomération de nous avoir accueillis pour cette résidence artistique qui
a rassemblé les habitants autour de valeurs fortes,
a encouragé la pratique des arts et a contribué
à développer un sentiment d’appartenance.  

À la découverte de l’aquaponie avec EcosiAg

1_Projet_EcosiAg_Fresque_Aquaponie_crédit-Adrien-Patacq-Croutzet
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4_Projet_EcosiAg_Atelier-réalitée-augmentée_Aquaponie_crédit-Adrien-Patacq-Croutzet
5_Projet_EcosiAg_Atelier_Fresque_Aquaponie_crédit-Adrien-Patacq-Croutzet
7_Projet_EcosiAg_Fresque
2_Projet_EcosiAg_Atelier-cyanotypes_Aquaponie_crédit-Adrien-Patacq-Croutzet
5_Projet_EcosiAg_Atelier-réalitée-augmentée_Aquaponie_crédit-Adrien-Patacq-Croutzet
6_Projet_EcosiAg_Fresque-Henri-Lamy_Aquaponie_crédit-Adrien-Patacq-Croutzet

Dans le cadre de l’installation d’une micro-ferme urbaine d’aquaponie dans le quartier de Mermoz (Lyon 8) par l’entreprise EcosiAg, nous avons imaginé un programme d’ateliers artistiques pour les habitants du quartier autour de l’univers de l’aquaponie.

 

Ces actions de médiation sont réalisées en collaboration avec des acteurs locaux (écoles, collège, centre social), et permettent d’ancrer l’aquaponie et l’agriculture urbaine sur le territoire. L’art est ici un moyen de sensibiliser et d’informer sur les enjeux environnementaux en rendant les habitants acteurs du projet.

 

Une série de 3 actions de médiation ont donc eu lieu pour ensuite laisser place à la réalisation d’une fresque sur les conteneurs par l’artiste Henri Lamy.

 

 Les artistes ont donc proposés des initiations à diverses pratiques artistiques telles que :

 

– La création d’affiches en réalité augmentée avec le designer interactif Ferdinand Dervieux et les jeunes du centre social Mermoz

 

– La création de chimères (poissons-plantes) et la réalisation d’une fresque avec l’artiste-peintre Henri Lamy et les enfants de l’école maternelle Louis Pasteur

 

– La création de cyanotypes autour de la thématique des bactéries avec l’artiste Dounia Jauneaud et les jeunes du Collège Mermoz

 

À la suite de ces ateliers, Henri Lamy s’est chargé de l’habillage artistique des conteneurs de la micro-ferme urbaine d’EcosiAg, en lien avec l’univers de l’aquaponie.

 

L’inauguration de la fresque qui a eu lieu le 22 juin a permis de réunir acteurs, partenaires  et bénéficiaires du projet autour d’un pot convivial. L’artiste Dounia Jauneaud et l’association Ebulliscience ont proposé des ateliers mêlant arts et sciences.

 

Ce fut aussi l’occasion d’exposer les œuvres créées tout au long du projet par les enfants et adolescents du quartier !

 

Crédit photo : Adrien Patacq-Croutzet

Parcours artistique — Communauté de Communes du Pays de l’Arbresle

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© Le grand rocher de Laurent Pernot, photo de Lionel Rault
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Négociation 147 - Intimité du visible
Négociation 147 - Intimité du visible de Caroline Le Méhauté, photo de Lionel Rault

La Communauté de Communes du Pays de L’Arbresle, en partenariat avec Maison Gutenberg, l’École Urbaine de Lyon, LFA Looking For Architecture et TERRA PUBLICA, a initié un parcours artistique et touristique à ciel ouvert sur son territoire.

 

Le projet a consisté en la création de trois circuits jalonnés d’œuvres d’art sur plus de 15 km. Tout en mettant en lumière les nombreuses ressources du Pays de l’Arbresle, les œuvres invitent à mener une réflexion sur le monde qui nous entoure et à repenser nos rapports avec la nature et nos semblables. Pour inaugurer ce parcours, un festival pluridisciplinaire de grande envergure s’est déployé à l’été 2024.

 

Conçu comme un outil de cohésion culturelle et sociale, le parcours s’est appuyé sur un programme de médiation et d’animations impliquant habitants et acteurs locaux. L’inauguration des premières œuvres, les 6 et 7 juillet 2024, a été marquée par un festival pluridisciplinaire de grande ampleur.

 

Maison Gutenberg a veillé à ancrer profondément ce projet et sa démarche dans les enjeux spécifiques du territoire. Pour cela, notre équipe s’est appuyée sur une enquête scientifique menée en amont par l’École urbaine de Lyon, ancien programme de l’Université de Lyon, visant à évaluer l’impact de l’Anthropocène sur le Pays de L’Arbresle, cette ère où les activités humaines transforment irrémédiablement la planète.

 

En juin 2021, cette enquête de terrain a mobilisé dix doctorants issus de disciplines variées (chimie de l’air, écologie, géographie, etc.) et dix professionnels des arts (curateurs, architectes, artistes, etc.). Ensemble, ils ont réalisé une analyse pluridisciplinaire pour révéler les ressources, les tensions et les dynamiques du territoire, tant au niveau local qu’international. Les données récoltées ont permis de cerner des enjeux complexes liés à l’histoire et à la transformation du Pays de L’Arbresle sous l’Anthropocène. Cette étude a ensuite été transmise aux artistes pour nourrir leur réflexion et orienter la conception des œuvres.

 

Les Murmures du Temps s’inscrivent ainsi dans une double dynamique : valoriser un patrimoine étendu – géologique, historique, architectural, naturel et agricole – tout en sensibilisant aux défis écologiques actuels et à venir. À travers ce dialogue entre passé, présent et futur, les œuvres offrent de nouvelles perspectives sur notre environnement et interrogent nos responsabilités collectives.

 

En juillet 2025, les dernières œuvres du parcours seront inaugurées.

 

Crédit photos : Nabil Tazi, Lionel Rault